Exclusivity on wine grapes from a volcanic land: Sicily!
(English version below)
Cette fois-ci direction la Sicile, une région autonome de l’Italie et la plus grande île de la mer Méditerranée, regorge de découvertes culinaires et œnologiques. En cette période de novembre, la Sicile est encore une période idéale pour profiter d’un ciel bleu et d’agréables rayons de soleil accompagnés d’une douce chaleur avant d’attaquer l’hiver. Nous arrivons à Palerme, dans la région Nord-Ouest de l’île. Tout de suite, le mélange des cultures et des influences héritées de l’histoire du berceau méditerranéen se font ressentir tant dans l’architecture que dans la manière de vivre ou encore des traditions…En effet, avec sa forme triangulaire lui valant le surnom de Trinacrie dans l'Antiquité grecque et du fait de sa position stratégique au centre de la mer Méditerranée, la Sicile a été colonisée à plusieurs reprises : d’abord, par les Phéniciens qui en ont fait un véritable comptoir commercial, puis par les Grecs dès l’antiquité et gouvernée par des tyrans comme Denys l’ancien et fut au cœur de conflits lors de la guerre du Péloponnèse, opposant Athènes à Sparte. Elle a ensuite été aux mains des Romains. Enfin, lors des guerres puniques, la Sicile a été l’objet de convoitise de Carthage (située dans l’actuelle Tunisie), puis peuplée par les germains, l’empire byzantin et enfin sous l’influence musulmane. Cette riche histoire explique la diversité culturelle de l'île. On y retrouve des influences architecturales antiques gréco-romaines sur les façades des bâtiments sur lesquelles on peut admirer des colonnes doriques mais aussi corinthiennes, mêlées à des notes byzantines ainsi qu’une culture nord-africaine. Ce mélange éclectique de cultures méditerranéennes se ressent dans le rythme de vie des siciliens. Les locaux prennent le temps sous le soleil de marcher dans les rues. Certains sont assis sur les terrasses des cafés pour échanger les nouvelles de la journée, les petits marchés sont positionnés çà et là, aux carrefours des petites rues. Les étals de ces marchés regorgent de produits frais des terres locales : des fruits, des légumes, des olives, des poissons fraîchement péchés le jour même et des fromages des fermes voisines sont disposés à profusion sous les yeux des passants. Le bruit dans les rues mais aussi et malheureusement la saleté font également partie du décor. L’effervescence des piétons anime les lieux et le nombre important de petits commerces locaux dans chaque rue foisonnent de spécialités culinaires, bien différentes des autres régions italiennes. Suite à des conquêtes de l’île par Carthage, aujourd’hui la Tunisie, on pourrait aussi s’imaginer à Tunis lorsqu’on est à Palerme, le soleil et l’ambiance méditerranéenne étant des éléments si communs à ces deux villes.
Nous allons passer quelques jours en dehors des villes en plein cœur des vignes siciliennes. Pour cela, nous arpentons des routes sinueuses et boueuses, abîmées par les inondations violentes qui ont eu lieu en ce début novembre. Après une quinzaine de kilomètres depuis la ville d’Alcamo, nous voici arrivées au cœur de la ferme agricole et viticole, Tarantola. L’agriculture et le tourisme sont les principales sources économiques de l’île. Dans cette région d’Alcamo, l’agritourisme s’est fortement développé. Nous sommes accueillies par l’énergie allègre de Luna, la chienne de la « maison ». Tout de suite, elle plante le décor : « sentite come a casa », sentez-vous comme à la maison ! C’est d’ailleurs le message que relaye Filippo Testa, le propriétaire de Tarantola qui nous serre immédiatement dans les bras. Il suffit d’un tel accueil et d’un sourire si chaleureux pour que je sente en moi un réel relâchement de mon corps et de toute la tension de ces derniers jours. C’est parti pour quelques jours de « lâcher prise ». Soudain, je me sens bien ! Tarantola est une aubaine pour les gens qui ont besoin de se ressourcer en toute simplicité, loin du stress de nos vies effrénées, rythmées par un travail toujours plus exigeant mais aussi toujours plus rapide. Ici, on appuie sur le bouton « PAUSE ». Ici, on déconnecte réellement : l’absence de télévision dans les chambres, une décoration rustique et champêtre avec des murs aux couleurs jaunes et chatoyantes, des meubles patinés par le temps et des nappes assorties de dessins d’olives apportent une réelle authenticité au séjour. Le wifi est accessible, certes… Alors forçons-nous à décrocher un peu du smartphone et à apprécier l’instant et les échanges avec le propriétaire et ses employées tout comme avec les animaux de la ferme, chiens, chats, chèvres bouc, poules ! Réapprenons à développer les sens de notre corps en écoutant le calme des lieux, le chant des oiseaux, en observant les paysages vallonnés des collines parsemées de vignes et de champs d’oliviers, en sentant les douces odeurs des arbres fruitiers à profusion mais aussi la douceur des rayons du soleil comblant nos carences en vitamine D, à force d’être enfermé dans un bureau. Ne vous attendez pas à un cinq étoiles ! Par contre, vous repartirez avec des batteries rechargées par la simplicité des lieux, une reconnexion avec la nature et un cœur enrichi par les échanges humains. Et finalement, c’est ce genre d’escapade que je recherche car cela nous enrichit pleinement de l’intérieur contrairement à l’effet neutre de la stérilité des hôtels, et la sensation de n’être qu’un simple numéro de passage sans échange particulier avec le personnel agissant comme des robots…
Tarantola, c’est une belle histoire de famille pour Filippo Testa, fils du comte Testa. Cette famille est propriétaire de la ferme et des terres agricoles depuis 1653, une famille qui a vu se succéder des générations et qui a fait face à la mafia pour sauvegarder son patrimoine et ses vignes ! C’est ce que Filippo raconte avec passion et amour à ses hôtes le soir autour des vins qu’il élabore mais aussi dans son livre « The Vine Whisperer ». Filippo propose au cœur de son domaine toute une gamme de produits frais : du miel, des olives au goût inimitable du soleil méditerranéen, de l’huile d’olive fraîchement pressée aux notes beurrées et de noisette et d’amande. Il propose aussi une gamme de vins : Filippo a décidé de ne pas cultiver des cépages locaux pour les blancs, s’essayant au cépage difficile originaire de Bourgogne, le Chardonnay. Quant aux rouges, il propose des vins plus charpentés et aux arômes de fruits noirs avec un Cabernet-Syrah, un Syrah avec quelques pourcentages de Petit Merlot et un cépage typiquement sicilien, d’ailleurs le plus cultivé et renommé de l’île, le Nero d’Avola. Il est souvent présenté en monocépage par les producteurs, mais peut également être assemblé à un autre cépage local, le Frappato aux notes florales, douces et fruitées ou encore associé au Cabernet. Le Nero d’Avola est un vin aux reflets mauves, puissant avec des arômes de fruits très mûrs et noirs, qui accompagnera à merveille les plats locaux de pâtes fraîches, viandes et risotto. C’est un vin qui se garde entre 4 et 10 ans selon la qualité de production. Malencontreusement, du fait de peu d’investissements dans les méthodes de vinification en Sicile, la région étant encore très pauvre sur le plan économique, il existe une grande disparité dans la qualité des vins locaux. Le Nero d’Avola est un vieux cépage de l’Est de la Sicile et aussi très cultivé sur les plaines calcaires du Sud-Est. Malheureusement, énormément de vignes ont été arrachées suite aux subsides européens et le Nero d'Avola a souvent dû laisser place aux fruits et aux légumes. Il est pourtant très populaire et est vu par beaucoup comme la meilleure variété de raisins noirs de l'île. Nous avons eu l’occasion de déguster également un autre cépage cultivé près des volcans où la nature du sol apporte quelques notes particulières de soufre au vin : le Nerello mascalese. Ce cépage, bien moins connu que le Nero d’Avola qui lui vole la vedette, brille pourtant sur les flancs de l’Etna au Nord-Est de l’île. Ce cépage est pourtant exclusif puisqu’il est uniquement cultivé en Sicile et est à la base de vins somptueux. Le Nerello Mascalese par sa robe légère, peut nous évoquer dans un premier temps un Pinot Noir épicé aux notes florales (violettes et rose) et de fruits rouges légers comme la framboise et la fraise. Il présente des tannins assez inhabituels, voire abrupts et aussi une certaine acidité, du fait du sol volcanique. Ses notes florales parfumées seront parfaites pour démarrer le repas avec des antipasti ! Le sol influence les vins et leurs arômes. Comme la Sicile est une terre à l’activité volcanique la plus intense avec notamment ses trois principaux volcans que sont l’Etna, Stromboli et Vulcano, ceci confère une caractéristique particulière aux vins locaux.
Quant aux blancs, nous avons eu l’occasion de les déguster après une belle escapade dans la réserve naturelle du Zingaro, dont l’entrée se situe près de la petite bourgade de Scopello. Cette fois-ci, ouvrez grands les yeux et oubliez tous vos soucis : le panorama à lui seul fait office d’une véritable séance de yoga à lui tout seul. La mer est calme, aux différents reflets de couleur turquoise. Vous empruntez des petits chemins escarpés aux cailloux et granits jaunes. Les roches abruptes plantent le décor et vous voilà partis pour sillonner 7 km de côtes ! Voici le véritable paysage méditerranéen à la faune et à la flore variées, protégeant plus de 650 espèces végétales. Nous terminons notre paisible randonnée dans le charmant restaurant La Cambusa au cœur du petit port de Castellammare del Golfo, à la vue surprenante sur la mer et les roches. Nous accompagnons nos poissons d’un de mes cépages blancs locaux préféré : le Grillo, un cépage très ancien aux origines inconnues et fortement cultivé dans la région de Trapani où nous sommes. Le Grillo, connu aussi sous le nom de Riddu, est le cépage de base pour le vin de liqueur, le Marsala ! Versez ce merveilleux cépage dans un beau verre en cristal et vous prendrez quelques temps avant de la porter à votre bouche, sublimés par sa merveilleuse robe aux reflets jaune doré ! Ce vin sec présente des arômes extrêmement fruités qui procurent un plaisir de dégustation immédiat, au point de constituer un véritable apéritif à lui tout seul. On y retrouve des saveurs tropicales et ensoleillées aux fruits jaunes comme la pêche et l’ananas, combinées à des touches florales et une acidité suffisante pour en faire un vin au caractère passionnant. Les deux cépages blancs de l’île, en compétition à celui-ci, sont le Catarratto, plus connu et l’Inzolia. La Catarratto, également issu de la région de Trapani, est quant à lui beaucoup plus sec et accompagnera à merveille les fruits de mer. Il rappelle le Riesling. C’est le deuxième cépage blanc le plus connu et cultivé d’Italie. Ce vin beaucoup plus frais avec une belle acidité, présente de belles notes de pêches blanches mais aussi citronnées, avec une pointe d’amertume en bouche.
Enfin, terminons ce reportage sicilien par un charmant cours de cuisine de plus de 3 heures dans la propriété de Tarantola et aux côtés du chef passionné, Saverio. Saverio travaille en cuisine depuis l’âge de 8 ans ! La cuisine est pour lui une véritable histoire d’amour… La base de la cuisine sicilienne repose sur des ingrédients phares : la farine de grain dur et l’huile d’olive ! On les retrouve à toutes les sauces et sous toutes les formes. Il faut donc un estomac assez solide pour pouvoir avaler toute cette farine ! De plus, beaucoup de plats sont souvent frits à l’huile, alors attention aux estomacs fragiles ! Nous commençons la préparation par des pains aux diverses formes, mélangeant farine, eau et levure. Nous manipulons et pétrissons la pâte, formant des serpents, escargots en tous genres ! Puis nous préparons la pâte pour le sfincione palermitain, la « pizza sicilienne ». Nous disposons la pâte levée un peu plus tard dans un plat très huilé. Attention, ce n’est pas n’importe quelle huile, mais l’huile de Tarantola aux belles notes parfumées et ensoleillées de la région ! Nous étalons ensuite de la coulée de tomates bien rouge, également cultivées sur la propriété. Nous disposons simplement quelques anchois, des herbes sèches et du pecorino frais, un fromage également préparé à base du lait des chèvres de Saverio ! Hum, quelles saveurs ! Tout est fait « maison » ! Il n’y a pas un seul produit industriel dans nos préparations et cela se sent et ressent dans cette cuisine intemporelle ! Nous poursuivons notre cours par la préparation de pâtes fraîches: les Maccarruni. Saverio nous remet une brindille sèche d’herbe autour de laquelle nous façonnons la forme de nos pâtes. Nous terminons par la préparation d’un dessert typiquement sicilien, les Cassatelle. Il s’agit d’une pâte préparée avec de la farine de grain dur, un peu de levure et du sucre. Comme explique Saverio, pour les pâtisseries, il ne faut pas de farine de type 00 ! Nous découpons ensuite dans la pâte des formes triangulaires et crantées. Ces triangles seront fourrés ensuite de ricotta sucrée avec des pépites de chocolat. Nous plongerons ces petites bouchées triangulaires dans l’huile frit et servirons le tout chaud, sur un plat saupoudré de sucre glace. La ricotta, elle aussi, est préparée sur place la veille au soir à base du lait des chèvres de Saverio. La ricotta demande beaucoup de patience car elle nécessite de longues manipulations et des contrôles fréquents de température. Je me suis retrouvée un soir à tourner la cuillère en bois pendant vingt minutes, au même rythme pour maintenir la température. Une forme épaisse et compacte, aidée par l’association à de la caséine, se forme. Il faut ensuite séparer le liquide du fromage épais formé. Le fromage épais est disposé dans son récipient et posé à nouveau dans le liquide chaud pour repos pendant 30 minutes. La ricotta est prête et sera à réserver au frais pour dégustation le lendemain. Après ce beau et long cours de cuisine par un sicilien passionné et avec des produits frais et locaux, nous passons à la dégustation de nos nombreux mets aux saveurs onctueuses. L’après-midi s’achève sur la terrasse, aux côtés de la meute de chiens, sous l’ombre des citronniers et orangers pour une bonne sieste…
Merci la Sicile pour cette charmante escapade !
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Exclusivity on wine grapes from a volcanic land: Sicily!
This time, let’s head off to Sicily, an autonomous region of Italy and also, the largest island of the Mediterranean Sea which is full of culinary and enological discoveries. In this period of November, Sicily is still an ideal time to enjoy a blue sky and pleasant rays of sunshine accompanied by a soft heat on your skin before fighting the hard times of winter season. We arrive in Palermo, in the northwest region of the island. Immediately, the mix of cultures and influences inherited from the history of the Mediterranean cradle is felt in the architecture surrounding us but also in the way of life from locals or even traditions ... Indeed, with its triangular shape that earned it the nickname of Trinacria in Greek antiquity and because of its strategic position in the center of the Mediterranean Sea, Sicily was colonized several times: first by the Phoenicians who made it a real trade commercial zone, then by the Greeks during antiquity and governed by tyrants such as Denys the old, and, Sicily was at the heart of conflict during the Peloponnesian War, opposing Athens to Sparta. It was then in the hands of the Romans. Finally, during the Punic wars, Sicily was the object of covetousness of Carthage (located in current Tunisia), then invaded by the Germans, followed by the Byzantine Empire and finally under Muslim influence. This rich history explains the cultural diversity of the island. There are ancient Greco-Roman architectural influences on the facades of the buildings, on which you can admire Doric and Corinthian columns, mixed with Byzantine influenced-styles and also a North African culture spirit. This eclectic mix of Mediterranean cultures is reflected in the rhythm of life of Sicilians. The locals take the time under the sun to walk through the streets, some are sitting on the terraces from some bars to share the news of the day around a strong and savoury “espresso”, small markets are positioned here and there, at the crossroads of small streets. The market stalls are full of fresh products from the local lands surrounding the city: fruits, vegetables, olives, freshly caught fish of the day and cheeses from neighbouring farms are abundantly available to passers-by. The noise in the streets but also and unfortunately, the dirt are also part of the decor. The hustle and bustle of pedestrians brings animation and the large number of small local shops in every street are full of culinary specialties, very different from other Italian regions. Following conquests of the island by Carthage, today Tunisia, we could also imagine ourselves staying in Tunis whereas we are simply in Palermo, the sun and the Mediterranean atmosphere being elements so common to these two cities.
We will spend a few days outside the cities in the heart of Sicilian vineyards. For this, we drive through tiny and curvy roads but also muddy, damaged by the violent floods that occurred early November. After about fifteen kilometers from the city of Alcamo, we arrived at the heart of the agricultural and wine farm, Tarantola. Agriculture and tourism are the main economic sources of the island. In this region of Alcamo, agritourism has developed strongly. We are greeted by the lighthearted energy of Luna, the dog of the "house". Immediately, she sets the scene: "sentite come a casa", feel like home! This is the message relayed by Filippo Testa, the owner of Tarantola who immediately hugs us deeply into his arms. It is enough of such a welcome and a warm smile for me to feel a deep relaxation of my body and a release of all the tension accumulated over the last days. Now, it is time to LET IT GO! Suddenly, I feel good! Tarantola is a blessing for people who need to relax and recharge batteries, away from the stress of our hectic lives, punctuated by even more and more demanding work. Here, we push the "PAUSE" button. Here, we really disconnect: the lack of television in the rooms, rustic and country decor with walls displaying tints of sunny yellow and shimmering colours, furniture weathered by time and tablecloths with drawings of olives bring a real authenticity to the stay. Yet, the wifi is accessible! Of course ...! So let's shutdown our smartphone and appreciate the moment by itself and in its simplicity! Let’s just appreciate the exchanges with the owner and his employees and also with the farm animals, dogs, cats, goats and chickens! Let's learn again how to develop the senses of our body by listening to the calm of the place, to the singing birds, by observing the hilly landscape dotted with vineyards and olive groves, feeling the sweet smells of fruit trees in abundance around us but also the soft sunlight filling our vitamin D deficiencies under our skin, away from being locked in an office. Do not expect a five star hotel here, but I can assure you that you will leave this land with recharged batteries by the simplicity of the place, a reconnection with nature and a heart enriched by human exchanges. And finally, it is this kind of getaway that I seek because it enriches us fully from the inside, contrary to the neutral effect and the sterility of hotels, with the feeling of being just a simple number passing by without any special exchange with the staff that just acts like robots ...
Tarantola is a beautiful family story for Filippo Testa, son of Conte Testa, owner of the farm. The farmland is owned by the Testa family since 1653, who has seen generations succeeding but also who unfortunately faced the mafia to save its heritage and vineyards ! This is what Filippo tells with passion and love to his guests in the evenings around the wines he produces. He also wrote his family story in a book called "The Vine Whisperer". Filippo offers in the heart of his farm a range of fresh products: honey, olives with the inimitable taste of the Mediterranean sun, freshly squeezed olive oil with buttery notes along with hazelnuts and almonds aroma. It also proposes a range of wines: Filippo decided not to cultivate local grape varieties for the whites, trying the difficult grape variety originating from Burgundy, the Chardonnay. As for the reds, it offers more structured wines with aromas of black fruits with a Cabernet-Syrah, a Syrah with some percentages of Petit Merlot and a typical Sicilian grape, moreover the most cultivated and renowned of the island, the Nero d'Avola. It is often presented as a unique varietal by the producers, but can also be blended with another local grape variety like the Frappato with floral, sweet and fruity notes or even associated with Cabernet. The Nero d'Avola is a mauve coloured and powerful wine with aromas of very ripe black fruits that will go well with local dishes of fresh pasta, meats and risotto. It is a wine that can keep between 4 and 10 years depending on the quality of production. Unfortunately, due to little investment in winemaking methods in Sicily, the region is still very poor economically, as a consequence, there is a great discrepancy in the quality of local wines. Nero d'Avola is an old grape from Eastern Sicily and also very cultivated on the limestone plains of the Southeast part. Unfortunately, a lot of vineyards were torn up following European subsidies and the Nero d'Avola often had to give priority to fruits and vegetables production. It is however very popular and is seen by many as the best variety of black grapes on the island. We also had the opportunity to taste another varietal cultivated near the volcanoes where the nature of the soil brings some particular notes of sulfur to the wine: the Nerello mascalese. This grape variety, much less famous than the Nero d'Avola which steals the show, nevertheless shines on the flanks of Etna in the North-East of the island. This grape is however exclusive since it is only grown in Sicily and is the basis of sumptuous wines. The Nerello Mascalese with its light colour can evoke at first a spicy Pinot Noir with floral notes (violet and rose) and light red fruits like raspberry and strawberry. It presents quite unusual tannins, even abrupt and also a certain acidity, because of the volcanic soil. Its fragrant floral notes will be perfect to start with antipasti! The soil influences the wines and their aromas. As Sicily is a land with the most intense volcanic activity including its three main volcanoes that are Etna, Stromboli and Vulcano, this gives a particular characteristic to local wines.
As for the whites, we had the opportunity to taste them after a nice walk in the Zingaro Nature Reserve, whose entrance is near the small town of Scopello. This time, wide open your eyes and forget all your worries: the panorama by itself offers you a real yoga session. The sea is calm, with varied tints of turquoise colour. You can walk through small steep paths with yellow pebbles and granite. The steep rocks set the scene and you are off to cross 7 km of coast! Here is the real Mediterranean landscape, with varied fauna and flora, protecting more than 650 plant species. We finish our peaceful hike in the charming restaurant La Cambusa in the heart of the small harbour of Castellammare del Golfo, with a breathtaking view on the sea and the rocks. We accompany our fish course with one of my favourite local white grapes: the Grillo, a very old grape with unknown origins and highly cultivated in the Trapani region, just where we are. Grillo, also known as riddu, is the basic grape variety for liqueur wine, Marsala! Pour this marvelous grape in a beautiful crystal glass and you will take some time before bringing it to your mouth, fascinated by its wonderful golden yellow highlights! This dry wine has deep fruity aromas that provide an immediate pleasure of tasting, to the point of being a real aperitive all by itself. There are tropical and sunny flavours with yellow fruits like peach and pineapple, combined with floral touches and enough acidity to make it a wine with a passionate character. The two white varieties of the island in competition with this one, are the Catarratto, more famous, and the Inzolia. The Catarratto, also from the region of Trapani, is much drier and will pair very well with seafood. It is close to the Alsacian riesling. It is the second most famous and cultivated white variety of Italy. This much fresher wine with a nice acidity, shows nice notes of white peach but also lemony aromas, with a touch of bitterness in the mouth.
Finally, let’s close this Sicilian documentary by a charming cooking class of more than 3 hours in the property of Tarantola and alongside the passionate chef, Saverio. Saverio has been working in the kitchen since he was 8 years old! For him, cooking is a true love story ... The basis of Sicilian cuisine is based on the following key ingredients: hard grain flour and olive oil! We find them in all kind of preparation and in all forms. Subsequently, you need a stomach strong enough to swallow all that flour! In addition, many dishes are often fried in oil, so watch out for fragile stomachs! We start the preparation with breads of various shapes, mixing flour, water and yeast. We manipulate and knead the dough, shaping snakes, snails of all kinds! Then, we prepare the dough for the Palermo sfincione, the "Sicilian pizza". Once we have the dough raised some time later, we display it in a very oiled dish. Be careful, it's not just an ordinary oil, but Tarantola olive oil with the lovely floral scented and sunny notes of the region! We then pour the sauce of freshly squeezed red tomatoes, also grown and harvested in the property. We only add some anchovies, dried herbs and fresh pecorino, a cheese also made from Saverio's goat's milk! Yummy, what smell in the kitchen! Everything is "home" made! There is no industrial ingredient in our preparations and we can feel it in this timeless kitchen! We continue our course preparation by cooking fresh pasta: Maccarruni. Saverio gives us a dry twig of grass around which we shape our pasta. We finish by preparing a typical Sicilian dessert, the Cassatelle. It is a prepared dough with hard grain flour, some yeast and sugar. As Saverio explains, for pastries, you must not use flour of type 00! Then, we cut into the dough triangular and notched shapes. These triangles will then be filled with sweet ricotta mixed with chocolate chips. We will dip these little triangular bites in the fried oil and serve them hot, on a dish sprinkled with icing sugar. The ricotta cheese at Tarantola is also prepared locally here. Several evenings a week, Saverio spent hours preparing local cheese from his goats’ milk. Ricotta requires a lot of patience because it needs long handling manipulations and frequent temperature controls. I found myself one evening turning the wooden spoon for twenty minutes at the same pace to maintain the temperature. A thick and compact form, supported by the association of casein, is formed. The liquid must then be separated from the thick cheese that just appeared. The thick cheese is placed in a container and positioned back in the hot liquid to rest for about 30 minutes. The ricotta is then ready and will be cooled in the fridge for tasting the following day. After this beautiful and long cooking class by a Sicilian passionate and also with fresh and local products, we move to one of the best moment: tasting our homemade dishes, full flavours! The afternoon ends on the terrace, surrounded by the dogs, under the shade of lemon and orange trees for a good nap ...
Thanks Sicily for this charming escape!
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